Attijariwafa Bank aurait des visées sur les parts d’Atlas Mara dans Union Bank of Nigeria, en compétition avec des banques locales. La holding bancaire africaine cotée à Londres reste sur le démenti d’un tel projet, mais plusieurs indices méritent d’être surveillés à ce propos.
Le groupe marocain Attijariwafa Bank est signalé parmi les banques, dont deux nigérianes, qui auraient approché Atlas Mara pour racheter sa participation majoritaire dans le capital de l’Union Bank of Nigeria, la huitième banque de ce pays par son volume des actifs. L’information donnée par Bloomberg cite des sources anonymes et n’a pas été confirmée par la Holding Atlas Mara qui est cotée sur la Bourse de Londres.
Cette dernière est dans une spirale de réduction de ses actifs africains, à la suite d’une aventure qui a tardé à apporter les rendements annoncés par Bob Diamond, son premier fondateur, un afro-optimisme depuis l’époque où il était encore le DG du groupe britannique Barclays Bank.
Le 19 avril dernier Atlas Mara a annoncé que sa filiale Bank ABC du Botswana, avait trouvé un accord pour permettre au nigérian Access Bank d’acquérir ses 78,15% de parts.
Mais à propos de Union Bank of Nigeria, qui est actuellement son actif le plus significatif en Afrique, ses dirigeants ont déjà démenti une fois, le 25 janvier 2021, avoir été approchés pour une cession de parts. Ils reconnaissent cependant avoir recruté le groupe Rothschild & Co pour les accompagner dans la revue stratégique de leur portefeuille africain.
Attijariwafa Bank, à l’inverse, a souvent affiché son ambition de pénétrer les marchés anglophones d’Afrique. Le Nigéria et ses 200 millions d’habitants, ne compterait que 72 millions de personnes bancarisées selon diverses statistiques concordantes. Ce qui offre des perspectives pour des groupes étrangers dont le groupe marocain.
Mettre un prix sur UBN ne sera pas évident. Sa valeur de marché sur la bourse de Lagos n’est actuellement que de 415 millions $ pour des actifs de l’ordre de 5,6 milliards $, selon des données de Capital IQ. Mais en termes de rentabilité, elle offre des perspectives attractives, avec un rendement des fonds propres de 10% à la fin 2020. Et sa capacité à générer des revenus d’intérêts a augmenté au cours des 4 dernières années.
