En France, le gouvernement vient de dévoiler son projet de loi de finances et les ONG tirent la sonnette d’alarme. La mission « Aide publique au développement » ne devrait augmenter l’an prochain que de manière limitée, très nettement insuffisante aux yeux de la plateforme d’ONG Coordination Sud pour parvenir à respecter à terme l’engagement d’Emmanuel Macron de faire passer l’aide publique au développement à 0,55 % du PIB en 2022.
La mission « Aide publique au développement » va voir pour la troisième année consécutive son enveloppe augmenter en 2020. Mais la hausse ne devrait être que de 210 millions d’euros, une augmentation beaucoup trop faible, estime Louis-Nicolas Jeandeaux, chargé de plaidoyer à Oxfam France et membre de Coordination SUD, une plateforme qui rassemble 170 ONG.
« C’est un budget une nouvelle fois décevant pour la solidarité internationale, estime-t-il. Le gouvernement fait le choix de s’éloigner un peu plus de l’engagement du président. Selon nos projections, il faudrait une hausse huit fois supérieure pour ne serait-ce qu’espérer rester sur les rails ».
Aide française au développement, les chiffres sont tombés. Constat : Une hausse insuffisante pour lutter durablement contre les inégalités mondiales. http://bit.ly/2n9u69w #APD #TTF #LOPDSI #Inegalités #Climat #ODD.
Une promesse : 0,55% du PIB en 2022
Le budget 2020 déçoit, ce dont a parfaitement conscience le député de la majorité Hubert Julien-Laferrière, rapporteur du budget de l’aide publique au développement. « Au regard de ce qui est nécessaire pour atteindre les 0,55% du PIB, cela paraît modeste, déclare-t-il. Je veux retenir qu’il y a eu l’année dernière ce qu’on appelle énormément d’autorisations d’engagement. On a dit aux opérateurs, en particulier à l’Agence française de développement : « Vous pouvez engager des projets pour plus d’un milliard d’euros supplémentaires. Par rapport aux autres années, il y aura effectivement l’argent pour financer les projets au fur et à mesure qu’ils se réalisent » ».
Le gouvernement a donc fait le choix de reporter l’effort budgétaire sur les deux dernières années du quinquennat, ce qui inquiète Coordination SUD. Même si au sein de la majorité, on assure que l’engagement du président de faire passer l’aide publique au développement à 0,55 % du PIB en 2022 n’est nullement remis en cause. Cette promesse a d’ailleurs été réitérée par le Premier ministre Édouard Philippe en juin 2019.