Le Nigeria bénéficiera d’une aide financière de 3,4 milliards $ du Fonds monétaire international (FMI). Le conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods a en effet validé mardi 28 avril 2020, l’opération demandée par Abuja pour lutter contre la pandémie de covid-19.
Le prêt qui sera décaissé dans le cadre de l’instrument de financement rapide (IFR) du FMI est la plus grosse aide accordée à ce jour par l’institution à un pays africain pour faire face à la pandémie. Il vise essentiellement à limiter l’impact à court terme de la maladie sur une économie nigériane déjà secouée par de nombreux chocs extérieurs notamment dans le secteur pétrolier.
« Le soutien financier du FMI contribuera à limiter la diminution des réserves internationales et à financer le budget pour des augmentations de dépenses ciblées et temporaires visant à contenir et à atténuer l’impact économique de la pandémie et de la chute brutale des prix internationaux du pétrole », indique l’institution.
Avec la chute des cours de l’or noir en raison de la baisse de la demande mondiale, les experts s’attendent à voir la première puissance économique du continent africain entrer en récession d’ici la fin de l’année. Ainsi, la nouvelle aide vise également à aider les autorités nigérianes à consolider les finances publiques afin de faciliter la reprise économique après la pandémie.
« Une fois la crise COVID-19 passée, l’accent devra être mis sur la stabilité macroéconomique à moyen terme, un assainissement budgétaire basé sur les recettes étant essentiel pour maintenir la dette du Nigeria à un niveau soutenable et créer un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires. La mise en œuvre des réformes prioritaires prévues dans le plan de relance économique et de croissance, notamment en matière de pouvoir et de gouvernance, reste cruciale pour stimuler la croissance à moyen terme », a indiqué Mitsuhiro Furusawa (photo), directeur général adjoint du FMI.
Il faut noter qu’en raison de la crise du nouveau coronavirus, certains pays africains habitués à se passer de l’aide du FMI pour trouver des financements ont été obligés de se tourner vers lui.
Même si elle exclut de recourir à un programme de réformes sous tutelle du Fonds, l’Afrique du Sud a néanmoins indiqué qu’elle souhaitait bénéficier de l’aide de l’organisation pour lutter contre le covid-19. Le Ghana qui avait annoncé ces dernières années qu’il ne ferait plus recours à l’aide du FMI, a dû se résoudre à obtenir une nouvelle enveloppe de 1 milliard $ de la part de l’institution.