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samedi 3 juin 2023

Cuba: une colère qui puise sa sève dans le marasme économique

À Cuba, la colère s’exprime dans la rue depuis dimanche, malgré la répression. L’île et le régime cubain n’avaient pas connu de manifestations d’une telle ampleur depuis 1994. À l’époque déjà, une crise économique violente avait rendu le quotidien des Cubains impossible. Aujourd’hui, des problèmes similaires sont dénoncés par les habitants de l’île : pénuries, inflation, avec en plus, une crise sanitaire extrêmement sévère qui frappe Cuba au cœur.PUBLICITÉ

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Les nouveaux chiffres ont été révélés lundi 12 juillet, alors que le président Miguel Diaz-Canel tentait à travers un discours télévisé de faire vibrer la corde révolutionnaire pour délégitimer les manifestations : 6 423 nouveaux cas de Covid-19 déclarés. . Jusqu’ici, l’île avait échappé aux premières vagues subies ailleurs dans le monde. À partir de ce jeudi, le gouvernement va donc renforcer les mesures de restriction. En plus de limiter les déplacements entre provinces, il s’apprête à imposer un isolement de deux semaines aux voyageurs arrivant aux aéroports de Varadero et Cayo Coco, proches de deux hauts-lieux du tourisme de l’île.

Le secteur du tourisme, autre victime de la pandémie

La province touristique de Matanzas est la plus touchée et le gouvernement a dû envoyer des renforts humains pour soutenir des hôpitaux débordés. En réponse au mécontentement populaire, certains hôtels seront réquisitionnés pour abriter des cas dans des conditions plus dignes qu’auparavant. La mesure est facilitée par le fait que ces hôtels sont en réalité vides. Durant le premier semestre de 2021, le nombre des touristes a chuté de 94%. Or, le tourisme représente à lui seul un quart du PIB de l’île, qui s’est effondré de 11% l’an dernier. C’est évidemment un apport vital en devises qui s’est tari. Une catastrophe pour cette île qui importe notamment 70% de ses besoins alimentaires.

Le quotidien des Cubains se résume aux pénuries

Les pénuries de courant sont récurrentes, en particulier depuis que le voisin vénézuélien n’est plus en mesure de fournir du pétrole à prix subventionné. En outre, l’île subit des pénuries de médicaments, ce qui est d’autant moins supporté que Cuba exporte ses médecins et s’est mis à la production d’un vaccin contre le Covid-19 local et non reconnu par l’OMS.

Dimanche, des manifestants ont pris pour cible les boutiques qui n’acceptent que les devises étrangères. Une nouveauté mise en place l’an dernier pour capter les précieux dollars et euros. Et le mois dernier, le régime a décidé d’interdire les dépôts en liquide en dollars dans les banques, pour favoriser les alternatives au billet vert. C’est aussi à ses choix de politique interne que les manifestants cubains attribuent leur misère tout en bravant la menace de la répression.

L’embargo américain sur l’île fustigé par le gouvernement

Cuba subit toujours le plus vieux blocus au monde, en vigueur depuis 1962. Après la parenthèse Obama, il a été renforcé par Donald Trump avec des restrictions d’envois de dollars et l’inscription de Cuba sur la liste noire des États soutenant le terrorisme. Cela a entraîné la chute des transferts de fonds provenant des États-Unis, la deuxième source de revenus de l’île, qui faisait vivre de nombreuses familles sur place.

Pendant sa campagne électorale, le président Joe Biden avait évoqué l’idée de lever ces restrictions. Mais depuis, rien n’a été décidé sur la question. La répression des manifestations et les accusations d’ingérence ne vont pas faciliter le dialogue. Joe Biden a qualifié de « régime autoritaire » le gouvernement cubain. Cette prise de parole peut s’interpréter comme un moyen de sécuriser le vote des Cubano-Américain au Congrès – historiquement critiques virulents du régime castriste – dans un moment où le président souhaite faire passer des réformes importantes.

Pendant ce temps, la pression est un peu levée sur le voisin vénézuélien. Washington a assoupli lundi l’interdiction instaurée sous l’administration Trump d’exporter des hydrocarbures vers le pays. Les exportations de gaz de pétrole liquéfié (GPL), utilisé notamment pour faire la cuisine seront autorisées pour les douze mois qui viennent. L’administration américaine fait ainsi le constat que cet outil de pression n’a pas atteint ses objectifs politiques : évincer le président Nicolas Maduro qui est toujours en place.

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