La conférence organisée conjointement par le FMI et le Sénégal, en partenariat avec l’ONU et le Cercle des économistes, à été présidée par Macky Sall, président de la République du Sénégal, Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI, et Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies. Cette rencontre a fait intervenir de nombreuses parties prenantes dans un dialogue sur leur contribution respective au développement durable en Afrique subsaharienne. Selon le chef de l’État Macky Sall, « chacun selon sa propre expérience et sa sensibilité, a apporté une touche originale au débat. Notre pari était de faire en sorte que la conférence de Dakar contribue à faire converger une position de principe consensuelle sur un impératif délicat, à savoir comment trouver le juste équilibre entre le développement durable et la dette soutenable. » Tenant son discours devant des chefs d’Etat Africains et des participants venus de différents pays du monde, le président de la République Macky Sall déclare : « En revisitant nos interventions respectives, je crois pouvoir dire que nous nous sommes accordés sur sept points de convergence que je vais décliner.
Un, la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources internes, fiscales et épargne publique, pour financer le développement.
Deux, l’impératif d’amélioration continue de la gouvernance des finances publiques et de l’environnement des affaires.
Trois, la nécessité de prendre en compte la contrainte particulière liée à l’impact environnemental, notamment le changement climatique et aux dépenses, la nécessité de prendre en compte la contrainte particulière liée à l’impact environnemental, notamment le changement climatique, et les dépenses en matière de sécurité face au choc terroriste.
Quatre, l’urgence des besoins d’investissement en Afrique ; urgence et besoins qui constituent aussi autant d’opportunités pour relever la croissance économique à l’échelle mondiale. Chaque investissement qualitatif en Afrique génère en effet un impact positif pour le pays concerné, mais également pour l’investisseur lui-même. Il est fortement recommandé que les partenaires techniques et financiers, notamment l’OCDE, le FMI et la Banque Mondiale, tiennent compte de la valeur des actifs et des revenus potentiels dans l’analyse de la viabilité de la dette de nos pays.
Cinq, nous avons aussi souligné les méfaits de l’échange inégal, notamment la faible rémunération des matières premières et le déficit, encore persistant, dans la création de chaînes de valeur par la transformation locale des produits ; ce qui pose ipso facto la question cruciale de l’industrialisation de l’Afrique.
Six, nous avons largement débattu du caractère très exagéré de la perception du risque en Afrique ; ce qui a pour conséquence de renchérir davantage l’investissement et le coût de la dette. Sur ce plan, je crois que nous sommes tous d’accord qu’il y a un effort de sensibilisation à faire pour amener les institutions et organismes concourant à la formulation de cette perception, notamment l’OCDE, le FMI et la Banque Mondiale, à émettre des notations et avis plus objectifs, parce que tenant davantage compte de la réalité des situations.
Sept enfin, nous avons réaffirmé la nécessité de poursuivre la collaboration féconde entre nos pays et les partenaires bilatéraux et multilatéraux, pour trouver les bases d’une gouvernance financière mondiale plus équitable, afin que l’Afrique, grâce à des investissements massifs, soit l’une des locomotives de la croissance mondiale », affirme-t-il.
Face à de nouvelles réalités, les décideurs veulent aller de l’avant en changeant les paradigmes. Cette conférence qui s’est tenue au CICAD ce lundi 2 décembre, a été l’occasion de mettre en évidence les obstacles au développement durable (ou les lacunes à combler) et de proposer des solutions pour y mettre fin.