Les Bourses du monde entier ont connu, le lundi 16 mars, une nouvelle journée de chute historique, alors que les dirigeants de la planète ont multiplié les réunions en visioconférence et les communiqués pour rassurer et enclencher une riposte économique globale. Avec quels messages et quel effet escompté ?
Tous les principaux acteurs, banques centrales et dirigeants politiques, ont parlé et agi au cours des dernières 24 heures. Avec des mots forts et la mise en oeuvre de moyens actant bien de leur capacité à prendre à bras le corps la crise sanitaire et économique qui est en train de figer toute l’activité humaine. Une riposte économique globale s’esquisse. Les ministres des Finances européens d’un côté, le G7 de l’autre, ont deux priorités absolues : la lutte contre le coronavirus, et le maintien à flot des entreprises et des ménages, que l’arrêt total de l’activité est en train de mettre sur la paille. Pour lutter contre le virus, le G7 mobilise par exemple l’alliance qui a déjà été mise sur pied pour lutter contre Ebola. Pour l’économie l’Europe avalise les mesures de soutien prises au niveau des Êtats et de la commission.
Dans le communiqué publié à l’issue de sa vidéoconférence le G7 a eu recours au mot magique : « on fera, disent les dirigeants des pays les plus riches, tout ce qui est nécessaire pour lutter contre le virus ».
Le fameux « whatever it takes » employé par Mario Draghi en 2012 avait subjugué les marchés pendant la crise de la dette européenne. Les dirigeants mobilisent en fait le savoir faire acquis pendant les crises les plus récentes. Mais les mots magiques semblent avoir perdu de leur pouvoir. Les recettes de 2008 sont insuffisantes parce que la crise est totalement inédite. En 2008, on a vu un chômage de masse frapper très fort surtout aux États-Unis, cette fois le choc est encore plus grand, encore plus rapide dans les pays qui pratiquent le confinement à grande échelle, comme l’Italie, la France; c’est quasiment l’ensemble des salariés qui sont concernés du jour au lendemain. Les moyens financiers nécessaires pour les soutenir à tout prix, se chiffrent en centaines voire en milliers de milliards de dollars. Aux États-Unis, les seules compagnies aériennes réclament déjà 50 milliards de dollars à l’État pour éviter le crash. En Europe les avances consenties aux entreprises qui ne peuvent plus payer les taxes pourraient représenter 10 % du PIB des 27, la bagatelle de 1 500 milliards d’euros .