Econews-Abordant la question des perspectives monétaires et bancaires dans le monde et leurs incidences en Afrique mais aussi la problématique de la création monétaire et de la souveraineté des Etas africains sur le crédit, l’économiste Cheikh Oumar Diagne dénonce le pouvoir exorbitant des banques dans la marche du monde. Selon lui, les Etats ont perdu le monopole sur la création de la monnaie depuis que des entreprises privées se sont engouffrées dans le créneau des Système monétaires privés (Smp). « La création monétaire laissée aux entreprises privées est la plus haute trahison faite dans nos économies modernes. A l’origine, les banques étaient totalement publiques. C’est le premier problème à régler par rapport aux reformes en vue », insiste-t-il. Et d’ajouter : « L’argent est un bien qui appartient à toute la communauté. Donc, on ne peut pas le laisser à l’appréciation des seules banques qui nous prennent en otage ». Preuve de l’hyper puissance des banques, M. Diagne fait remarquer que l’ensemble des crédits octroyés, en 2007, aux entreprises et ménages était de 97 000 milliards de dollars, soit 1,7 fois le Pib du monde. Dix ans plus tard, en 2017, le chiffre est monté à 169 000 milliards de dollars, soit 2,2 fois le Pib du monde.
Par ailleurs, d’après Famara Ibrahima Cissé, Président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif), le Sénégal contrairement autres pays du monde la banque ne finance pas l’économie réelle. « Le système est défaillant, il faut rétablir la confiance avec les usagers. Au Sénégal, en 2019, i y a eu 722 344 demandes de crédits auprès des banques et celles-ci en ont accordé que 296 555. Ce n’est pas normal », martèle-t-il. M. Cissé d’exhorter ainsi les institutions financières à jouer leur rôle, c’est –à dire corriger les disparités sociales en prêtant de l’argent aux populations. « Les banques ont un pouvoir exorbitant. Elles sont surliquides, mais rechignent à accompagner l’économie du pays », regrette-t-il.
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