Le programme «Yaatal» dont l’ambition est de mobiliser davantage de recettes à travers l’élargissement de l’assiette fiscale a été lancé hier jeudi, par la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid).
L »innovation de l’année fiscale 2020, c’est l’adoption du programme « Yaatal » ou augmentation du nombre de contributeurs. Un programme qui a comme rôle d’élargir l’assiette fiscale, afin qu’elle participe, en grande partie, à la réalisation des projets de l’État. En sus, faire du Sénégal un point total de pression fiscale par an, avec une cible de 20% à l’horizon 2023. La Direction générale des Impôts et des domaines s’accentue sur l’ information et la sensibilisation sur le devoir sur la participation à l’effort national. Dans la phase II du Plan Sénégal émergent (Pse), qui présente un besoin d’investissements de plus de 14 000 milliards de FCfa, le gouvernement s’attend à ce que les 62% soient financés à partir des recettes engrangées. Il s’agit, selon le ministre des Finances et du Budget, de construire l’émergence avec nos propres ressources ». Abdoulaye Daouda Diallo considère qu’il convient de mettre en place des mécanismes susceptibles de faciliter la mobilisation des recettes, facteur clé dans l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2035. À l’en croire, miser sur davantage de recettes fiscales pour répondre aux exigences de développement implique une nouvelle orientation. D’où la pertinence du concept «Yaatal» qui, au-delà de sa dimension politique et financière, est une initiative pour l’équité et le progrès social. Pour sa réussite, il va falloir, de l’avis de M. Diallo, veiller à attribuer « une bonne place »à la digitalisation.
De son côté, pour mobiliser plus recettes, le Directeur général des Impôts et des domaines, Bassirou Samba Niasse, propose un programme qui s’accentue sur : la fiscalité et le domaine. «Il convient de mobiliser l’ensemble des citoyens dans un programme de dialogue, de sensibilisation, de simplification et de prise en charge efficiente des besoins de financement des projets et programmes de l’État et des collectivités territoriales », indique -t-il.
«Développer la culture fiscale»
Bassirou samba Niasse a rappelé que « Nous visons des personnes; il faut donc une grande adhésion des populations et des ménages ». Ce, pour justifier la nécessité d’avoir une assiette fiscale de plus en plus élargie. L’approche de « Yaatal » est de recentrer tout le dispositif fiscal sur le citoyen en tant qu’acteur principal qui« contribue et qui est destinataire, in fine, de la collecte des impôts ». Aussi, Bassirou Samba Niasse est d’avis qu’il faut davantage miser sur la sensibilisation, afin que les citoyens de tous les bords se sentent concernés dans le processus de développement. En plus de cela, il demande aux acteurs culturels, politiques et religieux, de jouer leur partition dans la communication. D’autant plus que, précise-t-il, «il ne s’agit pas d’augmenter les impôts, mais d’avoir plus de contributeurs pour asseoir les politiques de développement dont les avantages vont concerner tout le monde ».
Un argument réitéré par le ministère des Finances et du Budget qui, après avoir magnifié la présence des autorités religieuses, rappelle les bienfaits de l’éducation fiscale sur la communauté entière. «Il est essentiel de développer la culture fiscale pour asseoir un civisme fondé sur les droits et les responsabilités à tous les niveaux, public et privé, pour une souveraineté économique de l’État», invite Abdoulaye Daouda Diallo.
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