Kay Kavus est l’avant dernier souverain de la dynastie des Zivarides de Perse. Dans le « Kabusnama », livre de préceptes pour la gestion des biens plus que d’économie politique, il s’intéresse à l’acquisition et à l’utilisation de la richesse :
« Si ta richesse devait s’élever de façon substantielle, fais en bon usage et, de plus, contrôle-la avec discernement ; une petite quantité utilisée avec circonspection vaut plus qu’une grande quantité consommée de façon extravagante ». (KAY KAVUS, Kabusnama, Miroir des Princes, traduction française par A. Querry, Paris, 1951).
Faut-il entrevoir dans cette citation la notion d’utilité marginale décroissante ? C’est, du reste, l’avis de H. Hosseini (Surcroît d’utilité qui résulte de l’acquisition d’une unité supplémentaire d’un bien). Ramon Verrier, quant à lui, y voit plutôt une condamnation sans équivoque du gaspillage.
L’originalité de Kay Kavus réside, par ailleurs, dans sa relative indifférence aux inégalités.
S’il reconnaît que la richesse est inégalement répartie entre les hommes, il ne paraît pas s’en émouvoir outre mesure. Mais il convient de rappeler ici que Kay Kavus était roi…
Dans la pensée économique islamique, si les VIIIème et IXème siècles ont porté leur attention sur l’enrichissement de la société, les deux siècles suivants se sont donc davantage intéressés à la gestion de cet enrichissement.
Néanmoins, ces analyses restent encore trop proches de l’économie domestique, à l’image du « Kabusnama » de Kay Kavus.
La pensée économique de Kay Kavus (1020-1084)
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