Dans notre monde mondialisé, devenu un village soudé, planétaire au sens technique et scientifique, nous avons tôt fait, nous autres africains, de penser alors à une fraternisation payante avec tous les peuples fistules les plus avancés. Quelle ignorance ! Quel angélisme africain ! On oublie encore et toujours comme gagné par le virus d’une amnésie collective qu’il ne saurait y avoir de fraternisation sincère entre deux peuples au niveau développement scientifique totalement opposé. - Publicité -
L’un étant au niveau du cosmos mitraillant nos entrailles géologiques et nos profondeurs abyssales et nous autres comme des fourmis rampantes ne voyant pas plus loin que le bout de nos nez. De qui se moque-t-on? Regardons bien les choses en face et soyons plus critiques, plus exigeants si nous voulons fraterniser avec les grands de ce monde. Nous sénégalais pour ne prendre que nos exemples singuliers, nous ne sommes pas plus amis qu’avec ces puissances industrialisées que ne le sont d’autres moins lotis à nos yeux. Dans les relations internationales, enseigne-t-on, «les faibles ont toujours tort.» Autrement dit, ils n’ont pas le droit de cité, on les minimise, on les brutalise, on les humilie. Cette fraternisation tant recherchée ne sera vraie, efficace sincère que si nous sénégalais acceptons de nous redresser, de travailler, de souffrir, de nous faire vigilance, d’accepter les brutalités des victoires futures. Pour cela, il nous faut nous éduquer étudier, apprendre du berceau à la tombe. Notre présence de notre monde où nous vivons doit avoir du sens. Nous ne devons pas accepter d’être la vermine du monde industriel, du monde savant. Le savoir n’appartient à personne, tout comme le sens de l’honneur, du devoir accompli. Et ce n’est pas de souder dehors trompeur de fraternisation religieuse, historique encore moins idéologique évanescente que nous allons lui donner un sens. Notre société sénégalaise du sommet à la base doit se faire à l’idée que nous serons réellement pris en compte par les Grands de ce monde que lorsque nous aurons acquis assez de substance culturelle dont le potentiel de rayonnement irradiera le monde. C’est seulement alors qu’on sera l’ami des autres, pas autrement. Comprendre cette dialectique infernale, être à se situer et permet d’ouvrir de nouvelles perspectives de coopération car on l’a dit et répété, les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. |