C’est un instrument taillé sur mesure pour régler les relations entre d’un côté, la métropole, désireuse de drainer des ressources coloniales, (café, cacao, bois, cotons…….), par route les coercitions possibles et de l’autre, les territoires sous domination.
Selon le chercheur camerounais Martial Zé Belinga, « Le fait est que, au prix de la souveraineté des pays, le Franc cfa aurait été très coûteux, dès lors, il n’y aurait pas eu de gain de niveau de vie et de développement. De plus, alors que les autres pays ont engagé de l’expérience dans l’apprentissage de la gestion d’une monnaie moderne, volatile et exigeante, les pays de la zone se sont reposés sur la tutelle française, puis la double tutelle franco-Européenne ».Les 1o pays sur 14 appartenant à la zone Franc sont considérés comme des PMA (Pays Moins Avancés), selon lui.
« Une monnaie transformationnelle a pour objectif l’industrialisation contemporaine, l’augmentation de la valeur ajoutée manufacturée, la diversification productive, l’insertion dans la sous-traitance mondiale ». Alors l’Eco ou les autres monnaies africaines devront être panafricaines, souveraines et solidaires selon Martial Zé Beling.
« Les quatre dispositifs du Franc Cfa sont maintenues sauf la centralisation des réserves. La monnaie est définie par rapport à l’Euro et sa parité est fixe, transitoire .Ce qui a été très critiqué depuis les années 60.La politique monétaire resterait, par conséquent, la même suivant cette annonce, peut être provisoirement. Il y’a plus inquiétant, sous réserve de clarification des contenus. Cet Eco sera lié à l’Euro. Et garantie par la France pour, a-t-il avancé, réduire les risques les risques de fuites de capitaux ».
Or l’Eco créé par la CEDEAO aura un taux de change flexible et devrait, en toute vraisemblance, être adossé à un panier de devises commerçant avec les pays Africains et doté d’une banque centrale de type fédéral. Selon toujours le chercheur camerounais, « En effet si l’ECO devait voir le jour en 2020,ne serait-ce que sous une forme une forme symbolique, y avait-il urgence à reprendre ce nom pour le Franc Cfa finissant et d’y mettre un contenu perçu comme diffèrent, même transitoirement? Ceci laisse la porte ouverte aux interprétations d’un ‘Eco Cfa ‘ ou d’un Franc Cfa bis »,a-t-il ajouté.
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