J’ai rédigé ce post à partir de Touba (200 km de Dakar), ville où des milliers de pèlerins viennent chaque année célébrer le départ en exil du grand Résistant anti colonial Cheikh Ahmadou Bamba.
En posant ce débat sur les intérêts composés, mon intention n’ est point de susciter de la tension entre opérateurs économiques et banquiers.
Mais, il s’agit plutôt, dans la mouvance de nos réflexions alternatives centrées sur le pourquoi des choses, de poser de nouvelles problématiques afin que nous essayions ensemble de leur apporter des solutions .
Je me rappelle d’une discussion stratégique que nous avions eue avec le Management d’une grande banque sous- régionale. Le sujet portait sur l’impact des méthodes de calcul des taux d intérêt appliqués sur les prêts, sur le Produit net bancaire. Dans la foulée, un Cadre de l’Institution proposa de passer de la méthode de calcul de taux d’intérêt simple à celle du taux d’intérêt composé soit disant pour améliorer la rentabilité de la banque.
Cette discussion est révélatrice de l’acuité du sujet. D’ailleurs, il semble que certaines banques appliquent ostensiblement cette méthode des intérêts composés obligeant ainsi les promoteurs à payer plus d’intérêts que nécessaire. Ce n’est pas normal.
Revenons sur la problématique.
Quand vous empruntez une somme d’argent, la banque ou l’établissement tiers qui vous a prêté cette somme doit se rémunérer : c’est à cela que servent les intérêts.
Contrairement aux intérêts simples, calculés sur la base inchangée du capital, les intérêts composés sont une formule dans laquelle, la somme prise en compte pour le calcul des intérêts comprend les intérêts précédents, ceux qui ont été accumulés au cours des années précédentes.
En optant pour les intérêts composés, la Banque fait payer aux promoteurs plus d’ intérêts que nécessaire surtout lorsque ceux ci paient à bonne date leurs échéances.
Je peux comprendre cette méthode du calcul des intérêts composés sur des placements où l’ investisseur décide de ne pas percevoir tout de suite ses intérêts mais de les capitaliser.
Mais en aucun cas je ne pourrais la comprendre sur les prêts.
N’est il pas grand temps de corriger cette anomalie?
Au cas où nos discussions aboutissent à reconnaître le bien fondé de la problématique, je ne manquerai pas de saisir la BCEAO et la BEAC afin de les amener à solutionner la solutionner dans l’intérêt de toutes les parties.
Magaye GAYE
ÉCONOMISTE INTERNATIONAL
PROFESSEUR
À L’INSTITUT SUPÉRIEUR DE GESTION
DE PARIS