Les ministres en charge de l’Economie et des gouverneurs de banques centrales de la ZMAO, la zone monétaire d’Afrique de l’Ouest, qui réunit six pays de la CEDEAO, ont officiellement désavoué l’annonce des pays de l’UEMOA d’adopter l’appellation Eco à la faveur de la réforme du Franc CFA. Ces derniers ont marqué leur désaccord au cours d’une rencontre à Abuja au Nigeria.
La ZMAO est une organisation monétaire qui réunit le Nigéria, le Ghana, le Libéria, la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée mise en place dans le cadre du processus d’intégration de la CEDEAO. Il s’agit de pays ayant une monnaie différente des pays de l’UEMOA qui partagent une monnaie commune.
Les pays de la ZMAO, ont estimé que la décision des pays de l’UEMOA, de lancer l’Eco, le 21 décembre 2019, n’est pas conforme à la décision des chefs d’Etats de la CEDEAO. Car, la mise en place de l’Eco avait été adoptée l’année dernière par l’ensemble des pays membres de la CEDEAO et devait être l’aboutissement d’un processus d’intégration des économies de la région.
» Le conseil de convergence de la ZMAO tient à souligner que cette décision n’est pas conforme avec la décision de la conférence des Chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO d’adopter l’Eco comme nom d’une monnaie unique indépendante de la CEDEAO « , note le communiqué final de la rencontre.
La notion » indépendante » tient ici tout son sens dans la mesure où l’Eco, tel que présenté à Abidjan, restera arrimé à l’Euro, une option qu’avait rejeté la CEDEAO qui avait fait le choix d’une monnaie libre de toute attache avec une autre monnaie.
Selon le document les pays de la ZMAO, vont se pencher sur la question, lors d’un sommet extraordinaire pour examiner en profondeur cette question et d’autres questions connexes « .
L’on se rappelle qu’un pays comme le Ghana s’était enthousiasmé à l’idée d’intégrer rapidement l’Eco telle qu’annoncée par l’UEMOA, tout comme des institutions comme le FMI qui avait pour sa part salué une évolution à laquelle elle apportait son soutien.
Mais déjà, pour certains milieux intellectuels opposés au Franc CFA, l’Eco voulu par l’UEMOA soutenue par la France, n’avait d’autre but que de torpiller celui en projet des pays de la CEDEAO.